Le Protocole Mithril : Simplifier Les Interactions Avec Cardano

Les passionnés de la Terre du milieu ont tous entendu parler du Mithril. Ce précieux métal imaginaire présente des caractéristiques bien particulières : il est léger et incroyablement résistant.

Loin de l’univers de Tolkien, Cardano a choisi ce terme pour illustrer un projet d’envergure visant à développer des applications légères et rapides sans perdre en sécurité.

Mithril est une étape importante de l’ère Basho (la phase “scalabilité” du projet). Quand on parle de scalabilité sur Cardano, on pense immédiatement à Hydra et peu s’aventurent à évoquer Mithril. Pourtant, une fois déployé, le protocole Mithril apportera un véritable vent de fraîcheur et de rapidité aux utilisateurs de Cardano. Son ambition est, entre autres, de fournir aux light wallets le même niveau de confiance qu’un nœud du réseau.

Des Lights Wallets sans tiers de confiance grâce au protocole Mithril

Le problème avec les Full Node Wallets

À chaque fois qu’un utilisateur souhaite ouvrir un full node wallet (Daedalus par exemple), ce dernier doit se synchroniser à la blockchain et télécharger l’intégralité de l’historique des transactions depuis… la naissance de Cardano.

Si l’utilisateur n’a pas ouvert Daedalus depuis plusieurs jours, il devra attendre des heures pour que son wallet se synchronise avec la blockchain. Daedalus n’est donc clairement pas un outil satisfaisant pour un usage quotidien de la blockchain.

C’est pour cela que sont nés des light wallets tels que Yoroi, NamiCCVault… qui sont utilisables dès l’ouverture de l’application correspondante et facilitent donc l’adoption.

Mais alors pourquoi Mithril ? Pourquoi ne pas rester avec les Lights Wallets déjà présents dans l’écosystème Cardano ?

Le problème avec les Light Wallets

Tout comme les full node wallets, les light wallets actuels nécessitent quand même une synchronisation à la blockchain via un nœud. Pour que ça ne pénalise pas l’expérience utilisateur, les développeurs de light wallets hébergent un nœud sur un serveur qui leur est propre et auquel le light wallet vient se connecter pour se mettre à jour ou réaliser une transaction. En termes de sécurité et décentralisation, on est loin de l’ambition de Cardano. À quoi sert d’avoir la blockchain proof-of-stake la plus décentralisée du monde si les interactions avec elle reposent sur des outils centralisés ?

Pour Résumer

  • Les full node wallets sont gourmands en ressources et peu pratiques, mais ne nécessitent aucun tiers de confiance pour interagir avec la blockchain.
  • Les lights wallets sont légers et rapides, mais reposent sur un nœud appartenant à une tiers partie.

Le protocole Mithril propose de construire des lights wallets sans passer par un tiers de confiance pour se synchroniser à la blockchain.

Mithril permet donc de combiner le meilleur des deux mondes.

Comment fonctionne le protocole Mithril ?

La blockchain, pour réaliser certaines actions (comme la validation de bocks), demande qu’un certain nombre d’acteurs (les opérateurs de stake pools) fournissent une signature cryptographique. Ces acteurs ne peuvent signer qu’à certains moments clés du protocole et sont parfois dans une liste d’attente.

Mithril n’est autre qu’un agrégateur de signatures qui à travers un système de loterie, permet d’élire aléatoirement des signatures gagnantes sans que les acteurs aient besoin d’attendre. Par souci de sécurité, une fois un seuil de signature atteint, le protocole Mithril les combine pour créer une seule et unique signature valide pour la blockchain.

En utilisant Mithril, les opérateurs de pools de staking, émettent des certificats qui servent de point de vérification de l’état de la blockchain. Grâce à ces certificats, lorsqu’un utilisateur synchronise un light wallet, il le réalise sans devoir télécharger l’intégralité de la blockchain depuis le premier jour. Ces certificats Mithril permettent donc d’éviter une phase fastidieuse et coûteuse en ressources tout en se passant d’un nœud propriétaire.

Mithril, Light Wallet, mais pas que…

Comme nous venons de le voir, Mithril permettra de développer des light wallets sans tiers de confiance. Mais, ce nouveau protocole permettra aussi de :

Construire des applications légères à haut niveau de sécurité

Les blockchains applicatives (comme Cardano, Ethereum…) ont la prétention d’être bien plus qu’un simple système de transactions ultra-sécurisé. Elles souhaitent développer et démocratiser tout un tas d’usages : les NFTs, la Defi, les jeux vidéos, le métavers… et sûrement beaucoup d’autres usages dont nous n’avons pas encore la moindre idée.

Certains de ces usages auront une volonté de décentralisation complète pour :

  • ne pas être à la merci d’une confiscation de serveur sur lequel tourne le nœud qui permet de synchroniser l’application.
  • augmenter sensiblement la confiance des utilisateurs.

Bref, on pourra avoir tout un tas d’applications légères et rapides pour ordinateurs ou smartphones sans aucun tiers de confiance.

Faciliter les connexions avec des sidechains

Des blockchains avec leur propre protocole de consensus complètement différent d’Ouroboros pourront être connectées plus facilement à Cardano. En effet, les certificats Mithril permettront de valider l’état des blockchains afin de rapidement accepter ou refuser des interactions entre blockchains sans jamais perdre en sécurité. C’est une grande avancée dans l’interopérabilité de Cardano.

Améliorer la gouvernance de Cardano

Mithril va aussi grandement simplifier les applications de vote basées sur le staking. Pour être valable, un processus de vote doit être entièrement vérifiable. Cela requiert d’importantes ressources de calcul et de stockage. Le protocole Mithril permettra d’alléger cette vérification.

Ainsi, lorsque Cardano entrera pleinement dans l’ère Voltaire et nécessitera le vote des pools pour faire évoluer le réseau, Mithril permettra de réaliser ces opérations de manière rapide, peu coûteuse en ressources tout en restant sûre et 100% décentralisée.

écrit par koukarin, auteur du site 0knowledge.fr