Sociologie des cryptomonnaies

et brève histoire de l’information

Avant Bitcoin, internet permettait d’échanger de grandes quantités d’informations. Mais toutes les tentatives de transfert de valeur nécessitait une autorité centrale, régulant une base de donnée. Cette autorité centrale, ce tiers de confiance , devient non nécessaire grâce aux cryptomonnaies décentralisées.

Pour expliquer mon propos, si vous habitez dans un pays où la monnaie est stable, et que pour vous le fait d’ouvrir un compte bancaire n’est ni une forme de contrôle, ni une surcharge bureaucratique inutile. Actuellement vous aurez probablement du mal à voir un intérêt dans les cryptomonnaies.

En effet, la création d’un compte bancaire nécessite une banque. Elle confirme votre existence, vous surveille, et traite des données personnelles sensibles. Récupérer ou déposer des fonds peut être difficile dans certains cas, et prends régulièrement plusieurs jours. Dans un pays avec un système administratif déstructuré, le bitcoin devient une manière de stocker et transférer de la valeur.

Pour un habitant d’un pays corrompu ou instable économiquement, les cryptomonnaies sont une manière de faire confiance à un réseau décentralisé international, indépendant du climat économique local. Une bouffée d’air, en somme.

Bref, il a quelques qualités, ce bitcoin, que vous le vouliez ou non, et ce n’est qu’un début.

Prenons du recul.

Brève histoire de l’information

Depuis l’aube de l’humanité, il y a eu différentes structures sociétales.
La manière dont communiquent les êtres humains détermine en grande partie ces architectures.

Lors de la préhistoire, l’apparition du langage permet les premières structures tribales, claniques, verticales. Lors qu’une personne parle, les autres écoutes. Celle qui peut attribuer le temps de parole a un grand pouvoir sur sa communauté, et il devait être bien difficile de construire une société égalitaire dans ces conditions.

L’écriture a permis, dans un premier temps aux plus fortunés, de transcender le temps et l’espace : une connaissance n’est plus limitée par les mémoires des descendants, mais écrire et lire est pendant longtemps réservé à une élite.

L’imprimerie, grâce à l’importante réduction du coût de production des livres, a permis au peuple de lire et de s’instruire.

Enfin, internet permet au peuple d’écrire, partager, échanger à grande échelle. A notre époque, il est courant de voir quelqu’un dénué d’un réel pouvoir avoir un grand impact sur la collectivité, car la transmission d’information n’a jamais été aussi fluide et accessible.

Internet a déjà changé nos vies, et nous pouvons le constater tous les jours. Internet est d’une efficience presque naturelle, de part son ouverture, ses standards, et son absence d’autorité centrale. Il manquait pourtant à cet incroyable outil la possibilité d’y bâtir un système économique.

C’est ce qu’a résolu Satoshi Nakamoto en 2008 avec Bitcoin, et la technologie a posteriori nommée « blockchain ».

Une révolution à venir…

En plus de cette nouvelle opportunité de gestion d’actifs numérique décentralisés et transparents, les promesses de la chaîne de bloc résident aussi dans une vision globale décentralisée de simplification bureaucratique : ce sont les « smarts contracts » ou « contrats intelligents ».

Grâce à eux, il est désormais possible de programmer des transferts de fonds, sous différentes conditions plus ou moins complexe.
Les exemples d’utilisations sont très très nombreux : assurances, cadastre, héritages, jeux, etc… Toutes les opérations administratives lourdes et coûteuses dans l’intention d’être sûres et vérifiables deviennent ridiculement chères et inutiles a côté d’une blockchain publique bien gérée et décentralisée. Le contrat peut être déclenché selon une certaine date, une action humaine, la météo, le résultat d’une société ou d’un évènement sportif par exemple.